Les Étincelles de l’enclume

Troisième série n° 10

Auteur : Gabriele d’Annunzio

Préface de Gérard de Cortanze

Traduit de l’italien par Muriel Gallot

ISBN : 978-2-919205-32-5

14 x 19 cm

Pages 208

Date de publication : avril 2021

Disponible

Prix 16 €

 

Écrire est pour moi le besoin de me révéler, de trouver un écho, très proche du besoin de respirer, de vibrer, d’aller au-devant de l’inconnu sur les routes terrestres. Écrire, c’est obéir à la loi profonde de l’être ; écrire, c’est discerner quelque lueur de ma vérité secrète, derrière mes apparences incertaines, fluctuantes (Gabriele d’Annunzio)

De 1910 à 1915, assiégé par les créanciers, Gabriele d’Annunzio quitte l’Italie et se réfugie en France, entre Paris et Arcachon. « Cinq années d’exil dans l’Extrême-Occident, sur la croupe sylvestre de la dune océanique : une longue suite de jours et d’œuvres, une longue patience, une longue attente » écrira-t-il dans Nocturne.

C’est au cours de ces années qu’il commence à envoyer régulièrement au Corriere della Sera une série de proses de mémoire, dont il poursuivra la rédaction dix ans après, dans son ultime refuge, le Vittoriale. Ce vaste corpus (plus de six cents pages) sera publié en deux tomes sous le titre Le faville del maglio (Les Étincelles de l’enclume), entre 1924 et 1928.

Le lecteur trouvera ici pour la première fois en traduction française un choix de textes tirés de ce « roman autobiographique » en trois volets (Il venturiero senza ventura, Il secondo amante di Lucrezia Buti, Il compagno dagli occhi senza cigli) dont une large partie est consacrée aux souvenirs des sept ans (1874-1881) passés par le jeune Gabriele au collège jésuite de Prato.

Mais ce serait faire fausse route que de chercher dans l’écriture des Étincelles l’ambition du mémorialiste ou la fascination proustienne pour la musique du passé. L’autobiographisme de d’Annunzio a pour objectif la célébration de son destin exceptionnel de créateur. Ses prouesses d’adolescent peu enclin à l’ordre et à la discipline, ses aventures de collégien fantasque et sauvage, exalté par la beauté de l’art et de la poésie, deviennent ainsi autant de présages d’une vocation à la création et à l’action héroïque, autant de signes avant-coureurs de la « richesse de sa destinée ».

BIOGRAPHIE

Né à Pescara en 1863, Gabriele d’Annunzio fait ses études au Collegio Cicognini de Prato de 1874 à 1881. En 1879, il publie son premier recueil poétique, Primo vere. À partir de 1881, il s’installe à Rome et commence une fulgurante carrière d’écrivain et de journaliste dans les milieux mondains de la capitale, dont il s’inspirera pour son roman L’Enfant de volupté (1889). L’année 1895 marque le début de sa relation amoureuse et artistique avec l’actrice Eleonora Duse. Influencé par la pensée de Nietzsche, il exprime dans ses romans son aspiration à une humanité héroïque (Les Vierge aux rochers, Le Feu) et dans ses tragédies (La Ville morte, La Fille de Jorio, etc.). Dans le décor fastueux de sa villa La Capponcina, en Toscane, il se consacre ensuite à l’écriture d’un vaste poème, Le Laudi, qui est considéré comme le sommet de son œuvre poétique. Après un séjour en France (1910-1915), il revient en Italie et, au cours de la Première guerre mondiale, participe à plusieurs actions d’éclat. En 1919, à la tête d’un groupe de volontaires, il occupe la ville de Fiume (aujourd’hui Rijeka) et proclame la Régence italienne du Carnaro. Après la prise du pouvoir par Mussolini, il se retire de la vie publique dans sa résidence du Vittoriale sur le lac de Garde, où il meurt en 1938.