La mort comme lumière. Écrits sur les arts du visible
Troisième série n° 13
Auteur : Giorgio Manganelli
Édition établie par Andrea Cortellessa
Traduit de l’italien par Vincent d’Orlando
ISBN : 978-2-919205-39-4
14 x 19 cm
Pages 268
Date de publication : 19 mai 2022
Disponible
Prix 18 €
Comme aimait à le dire l’un de ses maîtres, Borges, plus qu’un auteur Giorgio Manganelli est toute une littérature à lui seul : polymorphe et perverse, et toujours surprenante. Un grand nombre de ses livres, qui échappent à toute tentative de classification, a été traduit en français et beaucoup continuent à être publiés après sa mort, regroupant l’abondante production journalistique d’un auteur qui se professait non sans provocation « écrivain de café-concert ». Mais en plus de cet éloquent succès posthume, il nous reste sa passion dévastatrice pour les arts visuels. Manganelli est un outsider, mais pas un amateur : il démontre dans ces articles, recueillis ici pour la toute première fois, une compétence de spécialiste, en particulier à propos du répertoire italien des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles. Il s’agit d’un territoire immense, aussi bien chronologiquement (des pierres de la région de Luni, 3000 ans avant Jésus-Christ, aux compagnons de route que furent Gastone Novelli ou Carol Rama) qu’à l’aune d’une curiosité minutieuse allant de stars comme Raphaël ou Van Gogh et des tours de passe-passe fastueux et ensorceleurs des maniéristes jusqu’aux affiches victoriennes et aux ornements caducs du cimetière de Campo Verano. Chacun de ces textes révèle le punctum d’une obsession : trouver le chemin, fût-il de traverse, capable de nous conduire, qui sait, au plus près de ce lieu vaste et ténébreux que constitue le corpus de Manganelli.
BIOGRAPHIE
Giorgio Manganelli est né à Milan le 15 novembre 1922 et mort à Rome le 28 mai 1990. C’est un des écrivains italiens majeurs du XXe siècle. On emploie le qualificatif générique d’ « écrivain », plutôt que ceux de romancier, essayiste, poète et dramaturge, professeur d’université et conseiller éditorial, critique et journaliste culturel (autant de rôles qu’il endossa à l’occasion et qu’il déconstruisit pour finalement s’en libérer) , en raison de l’impossibilité radicale de définir ses différentes expressions d’écriture. Son premier livre est Hilarotragoedia, publié en 1964, le dernier Éloge du tyran en 1990. Mais quelques-uns de ses chefs-d’œuvre sont posthumes comme Le marécage définitif et Itinéraire indien, en plus d’être des livres à succès comme les recueils de ses écrits de voyage, ses chroniques de mœurs et ses recensions d’ouvrages. Ses essais, réunis dans des livres comme La littérature comme mensonge qui date de 1967, témoignent d’une des consciences littéraires sans doute les plus radicales et raffinées du siècle dernier. Son œuvre, pour l’essentiel, est publiée en Italie par l’éditeur Adelphi.