Un dénommé Ramondès

Troisième série n° 5

Auteur : Alberto Vigevani

Préface de Maurizio Serra

Traduit de l’italien par Vincent d’Orlando

ISBN : 978-2-919205-23-3

14 x 19 cm

pages 200

Date de publication : janvier 2019

Disponible

Prix 16 €

 

Roman historique ou d’amour ? Roman à clef ou d’espionnage ? Un dénommé Ramondès oscille entre les genres, à l’image de son protagoniste voyageant entre France et Italie, à la veille de l’entrée en guerre, au printemps 1940. Il arrive dans un Milan tout aussi stendhalien que fasciste. Qui est-il d’ailleurs ce Ramondès ? (Le sait-il lui-même ?) Lettré, amoureux de Proust – et des jolies Milanaises –, il endosse les habits (rutilants) d’un presque homonyme, célèbre critique. Cette imposture onomastique lui donne accès aux cercles culturels de la capitale lombarde où l’on se plaît à refaire le monde littéraire et politique, comme dans les salons de cette France que tous admirent et que notre héros incarne à leurs yeux. (Et à sa manière, pour ne point être démasqué, il lui faut livrer bataille face à des experts en bons mots et saillies à double sens).

Récit brillant (entre Gadda et Proust sur le plan stylistique), hommage à la culture française aimée par son auteur, Un dénommé Ramondès propose une plongée, sans équivalent dans la littérature italienne, au cœur d’un moment de crise où, comme nous le rappelle la célèbre formule de Gramsci, deux mondes s’affrontent : celui qui ne veut pas mourir, constitué par des intellectuels érudits pour qui la littérature est un refuge apaisant, et celui qui ne peut encore naître, empêché par l’emballement de la folie des hommes. Réflexion sur l’identité, le roman de Vigevani illustre d’une façon implacable, et éminemment élégante, une période qui vit l’Italie basculer dans l’irrationnel. En ce sens, il se prête aussi à une lecture plus contemporaine. C’est là la marque des grandes œuvres littéraires.

 

BIOGRAPHIE

Alberto Vigevani (1918-1999) a été l’une des personnalités marquantes de la littérature italienne de la seconde moitié du XXe siècle. Protagoniste de la vie intellectuelle milanaise depuis la fin des années trente, il participe en 1938 à la création de la revue Corrente, qui sera supprimée deux ans après par le régime fasciste. En 1944 il publie le roman I compagni di settembre (« Les camarades de septembre »), qui s’inspire de son expérience d’exil en Suisse au cours de la guerre. Bibliophile raffiné, libraire, fondateur des éditions « Il Polifilo », à partir des années cinquante il entreprend la publication d’une série de romans où le goût de la mémoire et de l’évocation du passé n’est jamais loin d’une volonté ferme d’explication et de jugement. Parmi ses livres publiés en français : Un été au bord du lac, 1989 (Estate al lago, 1958) ; Une éducation bourgeoise, 1990 (Una educazione borghese, 1987) ; Le Tablier rouge, 1991 (Il grembiule rosso, 1975) ; Une brève promenade, 2002 (La breve passeggiata, 1993) ; Un monde sans faille, 2016 (Lettera al signor Alzheryan, 1973).