L’herbe brille au soleil et autres nouvelles

Troisième série n° 14

Auteur : Beppe Fenoglio

Introduction de Luca Bufano

Traduit de l’italien par Frédéric Sicamois

ISBN : 978-2-919205-40-4

14 x 19 cm

Pages 180

Date de publication : octobre 2022

Disponible

Prix 18 €

 

Homme d’idées et d’idéaux, mais étranger aux idéologies, écrivain à la passion désespérée, mais à l’écart des cercles et des académies, Beppe Fenoglio a vécu en splendide solitaire au cœur de son époque, écrivant – comme il l’a lui-même affirmé – par nécessité morale, « avec une méfiance profonde et une confiance plus profonde encore ». Auteur de quelques-uns des romans les plus importants de la seconde moitié du xxe siècle, pas seulement de la littérature italienne, il a aussi été un maître de la nouvelle, un genre qu’il a cultivé avec dévouement tout au long de sa carrière d’écrivain : de ses premières tentatives dans les années 1940, où l’on perçoit bien la leçon de Maupassant (en particulier le Maupassant inspiré par son expérience de la guerre de 1870), jusqu’aux derniers jours de sa vie. C’est Italo Calvino qui avait fait sa découverte comme écrivain avant de devenir son ami et qui fera de lui le plus grand des éloges après sa mort prématurée : « Il était le plus solitaire d’entre tous et c’est lui qui est parvenu à écrire le roman [Une affaire personnelle] dont nous avions tous rêvé, alors que personne ne l’attendait plus : Beppe Fenoglio. Il a réussi à l’écrire mais pas à le terminer et il est mort avant de le voir publié, dans la fleur de ses quarante ans. Le livre que notre génération voulait faire est maintenant là, et notre travail y reçoit un couronnement et un sens, et à présent seulement, grâce à Fenoglio, nous pouvons dire qu’une saison s’achève ». Les nouvelles réunies ici, jusqu’à présent inconnues du public français, offrent un florilège représentatif d’un romancier dont les ressources sont aussi vastes qu’imprévisibles.

BIOGRAPHIE

Beppe Fenoglio (1922-1963) est né à Albe en Italie, principal centre urbain de la région des collines piémontaises connue sous le nom de Langhe, et il y a vécu toute son existence, à l’exception de ses mois de service militaire passés à Rome. Dans les Langhe, il a également combattu pendant toute la guerre en tant que partisan et elles deviendront le cadre de presque toute son œuvre narrative : une loyauté qui pour autant ne se teinta jamais d’aucun provincialisme. Il avait une solide culture littéraire des classiques anglais, et il admirait la civilisation anglo-saxonne en général, qui était pour lui une sorte d’antidote à la réalité mesquine du fascisme. Après la guerre, il fut employé dans une entreprise vinicole à Alba, où il était chargé de la correspondance avec l’étranger. Au cours de l’été 1962, il fut rattrapé par la maladie incurable qui le tuera en quelques mois et qu’il supportera avec une fermeté stoïque. Il fit ses débuts en 1952 avec le recueil de nouvelles Les Vingt-trois Jours de la ville d’Albe, suivi en 1954 par le court roman Le Mauvais Sort, puis, en 1959, Le Printemps du guerrier. Le roman La Guerre sur les collines (ou Il partigiano Johnny sous son titre original), la grande « chronique » de la guérilla parue à titre posthume en 1968, en constitue la suite chronologique. Ont également été publiés à titre posthume son roman de jeunesse La Paie du samedi, le recueil de nouvelles Un giorno di fuoco et son chef-d’œuvre incontesté Une affaire personnelle.