Les jeunes du Pô

Troisième série n° 18.

Les jeunes du Pô

Auteur : Italo Calvino

Traduit et préfacé par Martin Rueff

ISBN 978-2-919205-46-2

14 x 19 cm

pages 176

Date de publication : 16 novembre 2023

Disponible

Prix 18 €

Nino, un jeune mécanicien quitte sa Ligurie natale pour devenir ouvrier à Turin dans l’après-guerre. Là, il découvre la politique et les luttes : les convictions et les doutes. Il tombe amoureux de Giovanna, une jeune fille de la bonne bourgeoisie qui le fait tourner en bourrique. Comme Hercule à la croisée des chemins, il hésite sur la voie à suivre. Il fait part de ses doutes dans des lettres à Nanin, resté au pays, homme de la nature et de la fatalité. La lutte politique et les intermittences de l’amour déterminent le rythme fatal du récit comme les aventures de la liberté.

Histoire d’une éducation à la fois politique et sentimentale, Les jeunes du Pô est un roman d’Italo Calvino que très peu de lecteurs connaissent. Il n’a jamais été publié à lui seul en volume, ni en Italie ni ailleurs. Entre 1948 et 1951, Calvino, écrivain engagé et membre du Parti communiste, cultive l’ambition d’écrire un roman sur la classe ouvrière et la civilisation industrielle. Après avoir abandonné en cours de route plusieurs ébauches de narration, il achève la rédaction de ce court roman, dont il n’est pas satisfait. Au moment où il renonce à le publier, il écrit d’un seul jet Le Vicomte pourfendu, qui inaugure un nouveau genre entre la fable et le récit fantastico-philosophique.

Six ans plus tard, en 1957, Pier Paolo Pasolini propose à Calvino de faire paraître Les jeunes du Pô, jusque-là resté inédit, dans sa revue Officina. Calvino accepte, mais il tient à préciser dans une « Note » qu’il considère ce roman comme un échec.

Malgré le jugement sévère de son auteur, Les jeunes du Pô mérite d’être enfin connu des lectrices et des lecteurs de Calvino, qui y retrouveront beaucoup de ses thèmes majeurs : le travail, l’amour, la ville, la nature, la politique et la recherche d’une vie harmonieuse. C’est le roman des possibles et des refus ; des espérances et des déceptions : des illusions perdues. C’est le roman du fleuve aussi. Le Pô de Calvino, c’est la colline de Pavese : un lieu, des couleurs et des gens, un rêve dans lequel se fondre, un destin.

BIOGRAPHIE

Italo Calvino naît en 1923 à Cuba, où ses parents dirigeaient une exploitation d’agronomie. En 1925, la famille Calvino retourne in Italie, à San Remo. À dix-sept ans, il s’engage dans les rangs d’une formation de partisans communistes. Après la Libération, il part vivre à Turin. Rédacteur chez la maison d’édition Einaudi, il devient l’ami de Cesare Pavese. En 1947, il publie son premier roman, Le Sentier des nids d’araignée, où il évoque ces expériences de guerre. Durant l’été 1951, il écrit d’un seul jet Le Vicomte pourfendu, qui inaugure un nouveau genre entre la fable et le récit fantastico-philosophique. Il sera suivi par Le Baron perché (1958) et Le Chevalier inexistant (1959). Les contradictions du « miracle économique » sont au centre de plusieurs récits publiés de 1957 à 1963 (La spéculation immobilière, Marcovaldo ou Les Saisons en ville, La journée d’un scrutateur). De 1967 à 1980, il s’installe à Paris, où il fréquente le milieu de l’Oulipo. En 1972, il publie Les villes invisibles, une mosaïque de descriptions de villes imaginaires ordonnées selon un complexe schéma structural. Invité par l’Université de Harvard à tenir un cycle de six conférences, pendant l’été 1985 il rédige le texte de cinq « leçons américaines ». Le 6 septembre il est victime d’une hémorragie cérébrale. Il est un des plus grands narrateurs du vingtième siècle.