Les Américains à Vicence

Troisième série n° 7

Auteur : Goffredo Parise

Préface de Cesare Garboli

Traduit de l’italien par Marguerite Pozzoli

ISBN : 978-2-919205-26-4

14 x 19 cm

pages 236

Date de publication : octobre 2019

Disponible

Prix 16 €

 

Bien qu’il ait été publié après la mort de Goffredo Parise, ce livre est l’aboutissement d’un projet de l’auteur : rassembler autour du récit « Les Américains à Vicence » – où l’arrivée des troupes de la SETAF prend l’aspect, cocasse et menaçant, d’une invasion d’extraterrestres – une constellation d’autres nouvelles plus ou moins de la même époque. Des nouvelles peuplées de personnages allègrement excentriques, dans lesquelles on retrouve aussi le Parise magique et surréaliste de L’Enfant mort et les comètes, « les yeux exposés aux premières impressions du monde comme devant une brise printanière, tiède et funèbre – écarquillés devant la vanité inconsolable qui se cache derrière n’importe quel mystère. » Il suffit de penser aux visqueux et vicieux don Claudio, dont la soutane sent « l’encens, la crème après-rasage et une odeur que j’avais sentie près des cages des singes, pendant la foire » ; à Adelina, dont la vie s’étiole lentement dans le collège des Addolorate, entre de merveilleuses broderies et des « patiences » ; à Cleofe, qui erre dans la ville vêtue de joyeux haillons en offrant de la poudre urticante, des papillons en papier japon et de fausses taches d’encre ; à Teo, qui brûle d’amour pour une femme à laquelle il n’a jamais adressé la parole et qu’il finira par épouser, désormais vieille, pour l’abandonner peu de temps après – bref, à tous les tours que le destin peut jouer dans les petites villes de province. Des histoires à la fois tragiques et grotesques que Parise, pour reprendre encore les mots de Cesare Garboli, « fait surgir de la page d’une main légère, avec le rire de l’éternel enfant. »

BIOGRAPHIE

Goffredo Parise (1929-1986) a publié à 22 ans son premier roman, Il ragazzo morto e le comete (L’enfant mort et les comètes), un texte d’un lyrisme halluciné et rimbaldien qui tranche sur le néoréalisme ambiant. En 1954, Il prete bello (Odeur de sainteté) sera l’un des best-sellers de l’après-guerre en Italie : cette représentation à la fois féerique, caricaturale et grotesque des mœurs de sa Vénétie natale, vaut à Parise une renommée internationale. Grand reporter au Corriere della Sera, il se rend en Chine et sur les fronts des guerres asiatiques et africaines, et en rapporte des articles qui feront date. Au début des années soixante-dix, les Sillabari (Abécédaires), véritables poèmes en prose, renouent avec une écriture lyrique. En tant que scénariste, il collabore avec Federico Fellini, Marco Ferreri, Mauro Bolognini.

Chevalier seul, toujours décalé par rapport aux attentes du moment, surréel et fantastique en plein néoréalisme, gardien du monde intime et fragile des sentiments dans le climat de ferveur idéologique des années soixante-dix, Goffredo Parise se distingue par la singularité de son style intellectuel, dont l’allure impertinente a pu être rapprochée de celle du dandy baudelairien.