La tyrannie moderne et autres écrits politiques (1935-1968)

Troisième série n° 15

Auteur : Nicola Chiaromonte

Préface de Frédéric Attal

Introduction de Cesare Panizza

Traduit de l’italien par Carole Cavallera

ISBN : 978-2-919205-41-7

14 x 19 cm

Pages 200

Date de publication : octobre 2022

Disponible

Prix 18 €

 

Le plus souvent en marge des courants idéologiques dominants en Italie, Nicola Chiaromonte a joué un rôle déterminant dans le dialogue culturel entre l’Italie et la France, et plus encore entre l’Europe et les États-Unis. Au lendemain de la guerre, revenu de son exil outre-Atlantique, il s’efforce de rassembler dans un projet culturel commun inspiré par un antitotalitarisme authentique et profond des intellectuels américains – en particulier Dwight Macdonald, Mary McCarthy et Hannah Arendt – et des écrivains français dont il se sent proche : ami de longue date avec André Malraux – bombardier dans l’escadron aérien créé par le romancier, Chiaromonte est le Scali de L’Espoir –, il avait noué dès 1941, en Algérie, un lien fraternel avec Albert Camus. Si l’exil lui a conféré le douloureux privilège du cosmopolitisme et l’a naturellement placé au centre d’un réseau de relations transnationales, il a aussi profondément influencé sa pensée politique, aiguisant son intelligence des évolutions socioculturelles à moyen et à long terme dont Chiaromonte a su restituer, avec rigueur et clarté, les enjeux éthiques. De cette lucidité découle son engagement inlassable contre le totalitarisme, son souci de dévoiler les multiples visages de la « tyrannie moderne » pour défendre, avant tout, l’autonomie de la culture. Dans ses essais, dans son activisme culturel, dans le cadre du Congress for cultural Freedom dont il a été, avec son ami Silone, l’une des voix les plus critiques, il s’est toujours montré soucieux de maintenir le dialogue aussi ouvert que possible avec ceux qui, de l’autre côté du rideau de fer, subissaient l’oppression totalitaire.

BIOGRAPHIE

​Né en Basilicate en 1905, Nicola Chiaromonte grandit et se forme à Rome. Partagé entre une vocation pour les études philosophiques et une passion pour le théâtre, il se met très tôt à écrire des essais et s’exerce au journalisme. Son aversion croissante pour le conformisme qui sévit dans l’Italie fasciste le conduit à séjourner fréquemment, au début des années 1930, à Paris où il rejoint les rangs du mouvement antifasciste « Giustizia e Libertà » de Carlo Rosselli. Identifié comme opposant au fascisme, il est contraint à l’exil en 1934, en France d’abord puis, à partir de 1941, après son engagement dans la guerre civile espagnole en 1936, aux États-Unis. Il y devient une voix influente dans le milieu des intellectuels newyorkais radical, en particulier grâce à sa collaboration avec la revue Politics. Revenu en Europe en 1948, il s’installe de nouveau à Paris, avant de s’établir définitivement à Rome en 1953. Sur la scène culturelle de l’après-guerre, Chiaromonte a été l’un des principaux animateurs italiens du Congress for cultural Freedom, dont il a dirigé, avec Ignazio Silone, la revue italienne Tempo presente (1956-1968). Collaborateur de divers journaux, critique de théâtre pour Il Mondo puis pour L’Espresso, il meurt à Rome en 1972.