Conservatorio di Santa Teresa

Troisième série n° 16

Auteur : Romano Bilenchi

Préface de Michèle Lesbre

Traduit de l’italien par Marie-José Tramuta

ISBN : 978-2-919205-43-1

14 x 19 cm

pages 200

Date de publication : 3 mai 2023

Disponible

Prix 18 €

 

Paru dans un premier temps en 1940, puis après de multiples soubresauts republié en 1973, Conservatorio di Santa Teresa dont l’action se déroule à la veille de la Première Guerre mondiale et se conclut au lendemain du conflit, connut les foudres de la censure fasciste. C’est un climat de haine et de violence qui se dessine en filigrane de ce Bildungsroman à travers le regard parfois glaçant, parfois inquiétant, rarement apaisé, de Sergio, que l’on suit de l’enfance à l’adolescence, au sein d’une nature hors du temps des hommes et qui lui ressemble, celle de la Toscane siennoise (déjà décrite dans sa noirceur et sa beauté par le grand Federico Tozzi). Les cours du Conservatorio auxquels il assiste marquent son entrée dans l’Histoire, qui se dessine peu à peu au revers de l’intime et de petits faits du quotidien pour converger dans l’avènement du fascisme naissant et dévoiler sa face hideuse à travers les échos de la guerre, du sexe et d’innombrables non-dits qui oppressent l’enfant. Ces thèmes, que Romano Bilenchi avait abordés pour la première fois dans la nouvelle Anna et Bruno (éditions bilingues de Babel, 1995), seront ensuite développés dans la trilogie des Années impossibles : La Sécheresse, La Misère, et plus tardivement Le Gel (éditions Verdier, 1994) : autant de déclinaisons du mal qui corrode la société italienne de l’Entre-deux-guerres, sous le regard, déjà, d’un enfant témoin.

 

BIOGRAPHIE

Romano Bilenchi naît à Colle Val D’Elsa (province de Sienne) en 1909 et meurt à Florence en 1989. Très jeune, il s’installe à Florence. Ses collaborations littéraires aux revues Il Selvaggio et Primato, ainsi que son premier roman, Vita di Pisto (1931), témoignent de ses sympathies de jeunesse pour le fascisme, dont il s’éloigne à partir de 1938. Dans l’après-guerre, il s’inscrit au Parti communiste et en 1948 prend la direction du quotidien de Florence Nuovo Corriere. Cette expérience se termine en 1956, après un éditorial sévère dans lequel Bilenchi stigmatise la répression soviétique en Hongrie, et qui est suivi de sa démission du PCI. En 1972 son dernier roman, Il bottone di Stalingrado, obtient le Prix Viareggio. À la question qu’on lui posait : « À quoi reconnaît-on un écrivain ? », il répondit : « À la poésie qu’il réussit à saisir dans ce qu’il écrit ou aux émotions qu’il donne. Un narrateur, ou il est poète, ou il vaut mieux qu’il arrête. » Conservatorio di Santa Teresa témoigne de cette ambition et l’authentifie. Son œuvre s’inscrit dans la lignée des primitifs toscans, de Catherine de Sienne à Federigo Tozzi, et compte parmi les œuvres les plus marquantes du XXe siècle italien