Musée d’ombres

Première série n° 18.

Musée d’ombres

Auteur : Gesualdo Bufalino

Traduit de l’italien par André Lentin et Stefano Mangano

Préface de Salvatore Silvano Nigro

ISBN : 978-2-9531837-0-2

15 x 22 cm

Pages 200

Date de publication : juin 2008

Épuisé

Prix 15 €

Bufalino est un lecteur solitaire, un sédentaire solfiant des mémoires et qui, en voyage en une chambre fermée, d’un claquement de doigts exorcise un instant le temps et la mort et, d’une conjuration, ramène en vie, entre les évanescences d’une lanterne magique et d’un théâtre d’ombres, les « cires perdues » […] d’une communauté disparue.

Le clocher de la bourgade est un simulacre affectivement complice. Il se dresse à l’ouverture du livre et, droit comme un berger, surveille un « troupeau de toits et de seuils ». Le voyageur se retourne, regarde avec « peine » depuis son « train ». Il décline un « adieu » aussi déchirant que celui de Lucia dans les Fiancés. Dans l’encadrement de la fenêtre se compose et se résume tout un blanc village comme, aux yeux de Lucie, une fuite de « blanches éparses maisons », un défilé doux et ordonné de « brebis paissant ». Dans la confiante solidarité de l’écrivain avec les ombres, et les lieux, les voix, s’apaise le royaume stygien d’une mémoire « consanguine ». Et vraiment le village retrouve la paix – sans cette ride de dépit baroque qu’avait la ville dans le Guépard de Tomasi di Lampedusa : « la torve Palerme… s’étendait apaisée autour des Couvents, semblable à un troupeau aux pieds des bergers ».

BIOGRAPHIE

Gesualdo Bufalino (1920-1996) est l’auteur du roman Diceria dell’untore (tr. fr. Le Semeur de peste), Prix Campiello 1981. Il a publié des poèmes, des mémoires, des aphorismes et des recueils d’écrits journalistiques. Son roman Le menzogne della notte (Les Mensonges de la nuit) a remporté le prix Strega 1988. Parmi ses autres œuvres, citons Museo d’ombre (1982), Cere perse (1985), Saline di Sicilia (1988), La luce e il lutto (1990), Tommaso e il fotografo cieco (1996).